Assurer fermement l’indépendance des journalistes, est-ce possible ? Oui, répond Julia Cagé. Cette professeure d’économie à Sciences Po Paris avait publié en 2015 un livre au contenu novateur, « Sauver les médias » (1). Elle y proposait un nouveau modèle économique, la « société de média à but non lucratif », intermédiaire entre le statut de fondation et celui de société par actions. Principe : la majoration des apports des lecteurs et des journalistes, la minoration des apports des gros actionnaires.
Dans une tribune parue dans Libération (2), elle formule quatre répliques à la convergence croissante entre médias et télécoms et à la constitution d’empires médiatiques :
« Garantir l’indépendance des journalistes vis-à-vis des actionnaires »,
« Rétablir la transparence sur l’actionnariat des médias »,
– « Faire respecter le seuil de concentration dans l’industrie des médias afin de préserver le pluralisme »,
« Limiter la possibilité qu’une personne physique ou morale qui, dans ses activités est sous-contrat avec l’Etat (suivez mon regard vers Dassault, Lagardère et autres) puisse être l’actionnaire majoritaire d’un média ».
Elle rappelle cette forte évidence : « Les médias ne sont pas une industrie comme les autres. Car cette industrie produit un bien public : l’information. »
(1) Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie » – Coéditions Le Seuil – La République des idées.
(2) http://www.liberation.fr/france/2016/02/07/quelle-independance-pour-les-medias_1431708