Pas de révélations stupéfiantes, mais un état des lieux éclairant : la vague 7 du « Baromètre de la confiance politique » (1) du CEVIPOF (Sciences Po) avec OpinionWay (2) mérite d’être lue, même si cette brassée de chiffres n’incline guère à l’optimisme. Autant regarder la réalité en face. La vie politique française est en très mauvaise santé. Les symptômes s’accumulent. Pour 88 % des personnes interrogées les responsables politiques ne se préoccupent pas d’eux ; 67 % considèrent que la démocratie ne va pas très bien ; 82 % éprouvent des sentiments négatifs à l’égard de la politique (méfiance, dégoût, ennui, peur) et 17 % des sentiments positifs (intérêt, espoir, respect, enthousiasme) ; 76 % considèrent que les responsables politiques sont « plutôt corrompus ».
Dans ce tableau désastreux peut-on trouver quelques raisons d’espérer ? Probablement dans la confiance dans les institutions locales : elle est nettement plus forte (58 %) que celle dans les institutions nationales (37 %). Elle s’affirme à 65 % pour le conseil municipal, à 55 % pour le conseil départemental et autant pour le conseil régional. Martial Foucault souligne : « Une confiance vers la France d’en bas opposée à une défiance de la France d’en haut. Le clivage entre liens de proximité et distance vis-à-vis des élites reste solide et imperméable aux attentats. » La « fatigue citoyenne » n’est donc pas générale. Localement la démocratie se porte mieux… ou moins mal. Vaille que vaille… et vaillamment la communication publique contribue à la requinquer.
(1) http://www.cevipof.com/fr/le-barometre-de-la-confiance-politique-du-cevipof/resultats-1/vague7/
(2) Étude réalisée du 17 au 28 décembre 2015, auprès d’un échantillon de 2 064 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales. Méthode des quotas.