Un plaidoyer pour l’écriture qui sort des idées rebattues : il ne provient pas d’un scribouillard rassis ou d’une romancière ratatinée, mais de deux professeures dans des business schools de niveau international : Anne-Laure Fayard (Institut polytechnique de l’université de New-York) et Anca Metiu (ESSEC à Paris). Dans leur livre The Power of Writing in Organizations (1), elles démontrent ou, plutôt, rappellent le rôle majeur de l’écrit : il permet de partager, de modifier et d’élaborer des idées. Bref, c’est une des formes les plus fécondes de l’activité cérébrale. Sacrée (re)découverte !
La conclusion des deux chercheuses est claire : « A l’heure où Internet abolit les contraintes spatio-temporelles en nous permettant d’échanger de façon immédiate où que se trouvent nos interlocuteurs, le temps de l’écriture, plus lent et solitaire, pourrait sembler dépassé. Il demeure néanmoins essentiel au développement d’une réflexion approfondie et autonome assurant le renouvellement des idées dans les entreprises » Ecrire, c’est donc innover.
« Un temps plus lent et solitaire » : ce n’est pas les 140 signes maximum de Twitter, ni le bavardage dans Facebook. « Une réflexion approfondie et autonome » : ce n’est pas le hachis de l’information en continu, ni les copier-coller de la pensée tels qu’ils surabondent dans les médias.
Le potentiel de progrès apporté par l’écriture le monde de l’entreprise l’a, lui aussi, redécouvert. De grandes sociétés proposent à leurs cadres des formations à l’écriture. Et des écoles de commerce, comme l’ESSEC, l’université de Wharton ou le prestigieux Massachusetts Institute of Technology, font de même.
Si même le big business s’y remet, rédacteurs, écrivains, journalistes, scripteurs, mes frères et mes sœurs, l’avenir est à nous !
(1) Cf. Julie Battilana, professeur associée à la Harvard Business School, dans un article du Monde (2/10/2012).
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