Après Arsesal Emirates Stadium (Londres) ou Allianz Arena (Munich), la vague déferle en France (http://www.cap-com.org/actualite/2830-le-palais-des-sports-de-rouen-baptise-du-nom-d-une-marque.html?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=219).

Le « naming » fait des ravages : Kinderana (Rouen), MMArena (Le Mans), Park&Suites Arena (Montpellier), bientôt Allianz Riviera (Nice). L’épidémie continue. D’autres dérapages sémantiques et politiques sont en vue.

Ainsi des équipements publics, décidés par un vote de collectivités publiques, financés très majoritairement par des finances publiques, sont abandonnés à ce marquage.

Faut-il passer sous le joug de ce nouvel anglicisme pour ces nominations (« action de nommer ») ? Faut-il accepter que ces stades et ces grandes salles, lieux de tous, deviennent les bannières de marques ? Doit-on supporter que le marketing des multinationales détruise ce pan de la communication publique ? Est-il normal que la démarche commerciale altère l’ambition publique ? Peut-on tolérer que la souveraineté collective soit ainsi abandonnée ?

Vous me direz : « L’usage tranchera ». Il est vrai qu’on n’entendra pas de sitôt : « Tu vas au concert de Muse à la Park&Suites Arena ? ».

Vous me direz : « C’est pour l’argent ». Mais, même en temps de disette, nommer un lieu, un équipement est un acte hautement politique, l’exercice d’un pouvoir à forte charge symbolique, nourri de l’histoire, de la culture, de la toponymie.

Alors, non au « naming », nom d’un chien !