« L’authenticité est la clé de la communication moderne ». Qui affirme ça, sans détours ? Un naïf ? Un incompétent ? Un marchand de salades « bio » ? Non : Alastair Campbell, ancien conseiller en communication de Tony Blair, un de ces mythiques « spin doctors », tant décriés parce que considérés comme des experts de la manipulation. Ancien journaliste il a été successivement, du côté du 10 Downing Street, attaché de presse, puis porte-parole et enfin pilote de la stratégie de communication du gouvernement britannique. Un pro.
Ces propos inattendus, il les a tenus le 7 décembre à Dunkerque, aux participants du Forum de Cap’Com, le réseau des communicants publics. Sans forfanterie ni frime, avec la conviction paisible de celui qui en vu d’autres et un humour… écossais, il a insisté : « La vérité, c’est ce que les gens attendent de leurs leaders, aujourd’hui et demain. Election après élection le public affirme qu’il veut que les politiciens disent la vérité ». Alastair Cambell reconnaît qu’il est en rupture avec « l’école traditionnelle de la communication ». Mais il considère que le public est prêt : « Les leaders européens doivent être honnêtes sur ce qu’ils pensent réellement et sur ce qu’ils peuvent réellement faire et ne pas faire ». Pour lui quand Lionel Jospin a déclaré « L’Etat ne pas tout faire », c’était, non pas un faux pas, mais un pas en avant vers la vérité. Et il n’y voit pas une des causes de l’échec électoral de l’ex-premier ministre.
Il a donné un coup de chapeau : « La meilleure communication est la communication publique ». On ne doutera pas… de son authenticité. Alaistar Campbell a surtout sacrément rafraîchi l’atmosphère pour des communicants publics qui, travaillant dans un air parfois vicié, ont souvent le souffle court.
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