20 % de la population française est en situation de plus ou moins grande précarité. Ces populations entretiennent un rapport distant avec la politique. C’est l’objet d’une solide étude sociologique, « Les Inaudibles » (1), qu’une des auteures, Céline Braconnier, a présentée à Tours le 16 décembre, lors de la séance plénière d’ouverture du 27ème forum de Cap’Com, le réseau national des communicants publics. Devant 800 participants, réponses à une série de questions. Comment mieux identifier et connaître les populations précaires, oubliées ? Quels sont leurs conditions de vie, les formes et les effets de la précarité, leurs usages des services publics ? Quelle est leur perception de la vie publique, des élus, leur socialisation politique, leurs engagements, leur distance vis-à-vis de la sphère publique, leurs votes ?

Selon le Baromètre Cap’Com-Epiceum-Harris Interactive de la communication locale (2), 20 % de la population française (pas nécessairement les mêmes que les « précaires ») est peu atteinte par la communication de leurs collectivités locales. Ces personnes sont-elles en attente d’une parole publique ? Comment dépasser les obstacles et s’adresser à elles ? Comment parler aux « intouchés » ? De quoi secouer les tranquilles habitudes des professionnels et mettre sur la table une brassée de questions aussi impératives que complexes.

(1) « Les inaudibles – Sociologie politique des précaires » – Céline Braconnier et Nonna Mayer (Presses de Sciences Po).

(2) http://www.cap-com.org/content/barometre-de-la-communication-locale-2015-epiceum-harris-interactive-capcom